Allez arrêtes de pleurer
Tu fais juste ça pour ralentir ou m’emmerder
Je fais pas exprès, je fais pas exprès
Mes sentiments ont une raison de se manifester, enfin avant j’en étais assuré
Est-ce que mes larmes coulent pour emmerder ?
Est-ce que c’est de la fainéantise d’être triste et désemparé ?
Est-ce que je pleure pour tout saboter ?
Je n’avais pas l’impression d’avoir des pensées, je suis tout chamboulé
Mes larmes coulent car je suis triste ça je le sais
Comme mes narines s’ouvrent pour respirer
Est-ce que j’avais donc des arrière-pensées ?
Est-ce que je suis criminel d’avoir ainsi laissé couler ?
Apparemment oui car il ne s’agit pas de soupçons mais bien d’accusations
Donc pleurer ne serait que moi-même ou les autres emmerder
Mais je ne comprends pas car ça fait du bien quand ça coule ainsi en fluidité
Le problème est dans le moment, l’action, la raison ?
Je sais qu’il y a des moments où il vaut mieux retarder l’expression de certaines émotions
Mais là je n’avais pas l’impression qu’était primordiale cette contention
Je sais qu’on peut chouiner et utiliser le pleur pour être totalement satisfait
Ah j’ai trouvé ! Le problème c’est que pour ces adultes pleurer est toujours appelé chouiné
Que toutes larmes doit être ravalée car elle serait soit disant volontaires et décidées
Même s’ils venaient à l’instant de nous frapper ou de psychologiquement nous démonter
Ces êtres qui poignardaient notre sensibilité et qui après nous reprochait que ça puisse couler
Seul un fou reprocherait à celui qu’il vient de poignarder de rendre le tapis rouge immaculé
Pourtant avec la sensibilité c’est ce qui est encore trop souvent fait
Arrête de pleurer dans bien des cas pourraient être remplacé par
Arrête d’avoir mal quand je te frappe, arrête de souffrir quand j’abuse de mon pouvoir
Arrête d’être triste que je néglige tes besoins, arrête tout simplement d’exister et de vouloir !
Quelle rafale d’injures meurtrières se cache souvent derrière l’ordre d’arrêter de pleurer
Donc non si ça vient en moi je n’ai pas à culpabiliser
Et en vérité quand je pleure, quand je pleure vraiment je préfère qu’on évite de me regarder
Je pleure pour moi, je pleure pour m’aider à traverser mes propres difficultés
Je me laisse traverser par l’eau afin de me délester de ce qui est trop gros
C’est sain et vivifiant de pleurer, c’est ce qui nous permet de supporter de grandes difficultés de vie
Tout en préservant la capacité à ce que les joies puissent être ressenties quand on aura dépassé le plus gros
C’est quand on est tout au fond, ce qui nous aide à remonter sur le fleuve de la vie.
Pleurer, 09/08/22
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