Hyperadapté aux exigences d’autrui
La vérité est mise de côté
C’est un luxe qu’on peut de temps en temps rencontrer
La vérité devient vite superflue quand l’interrogatoire on le subit

La non menace de l’autre plutôt que le vrai
Je dirais tout et son contraire pour que les coups soient évités
La vérité a disparu, seul subsiste ce qui me mettra ou non en danger
Ce que je considère vrai est ce qui m’évitera d’être menacé

Des fois ce peut-être la vérité mais aussi des énormités
Des plus ou moins fausses vérités comme je les appelais
Car encore une fois le mensonge ne peut être nommé par la nature même de son classement
Tous les mots qui rattachés à moi pourraient m’éventrer ont disparu de mon conscient

Il existe des mots qui ne peuvent simplement pas coexister avec la moindre de mes actions
Mauvais, mensonge, irrespectueux, mal fait, faux, ignorant, trompé, pas comme il faut sont hors de mon champ de vision
Il m’a semblé naturel que pour me caractériser des mots du dictionnaire aient été retiré
Je m’étais dit que c’était comme ça et qu’il était normal que je sois différemment traité

Alors que j’ai simplement rayé tous les mots qui enfant m’auraient détruit
Et pour mieux m’en accommoder j’ai rattaché ça à bien s’aimer
Il ne s’agit pas d’amour mais de conditionnements passés
Tu crois encore que chaque interrogation menacera ta vie

Tu vis dans une torture infinie dès que tu te demandes la justesse de ce que tu as fini
Est-ce que c’est juste ? Est-ce que l’autre aura compris ?
Est-ce qu’il subsiste une seule vision qui déclarerait ma mort ?
Mais lâche, lâche ! Ce système de survie ne fait que te torturer toujours plus fort

Tu t’approches tellement de la vérité que si tu gardes ton ancien système ça va péter
S’il te plaît laisse à chaque mot la possibilité d’exister sans être trafiqué
Laisse-toi la possibilité d’être qualifié de ce que tu as craint, ce ne sont que leurs pensées
Autorises-toi à ce que les choses puissent être mal interprétées, ce n’est pas ce que tu auras déclaré

Un mot a un sens propre et un sens figuré
Respire, ton hyperstress est sur le point de se calmer
Je ne serai pas condamné à mort pour être qualifié d’un mot que j’avais éliminé
J’ai le droit de faire ce que je peux, ce qui me convient ou me plaît sans avoir à le déformer

Je sors de la prison où tout était bon pour esquiver les coups, y compris tordre la vérité
A défaut de pouvoir tordre les barreaux, j’ai tordu ma nature et ce que je reflétais
Et c’est bien ce qui m’a sauvé car sinon trop fortes aurait été les fustigations
Merci d’avoir grandement limité sur moi les condamnations

Tu m’as sauvé la vie à repérer comment ils essayaient de me piéger et à ton tour les piéger
Mais tu sais quoi ? Ils ne sont plus là, je m’en suis éloigné, nous ne sommes plus prisonniers
On s’est libéré de leur joug, on a accès à un nouveau jour
Il est temps de te remercier de nous avoir conservés et d’enfin vivre réuni justesse et amour.

Vérité sacrifiée, 13/04/23