Le choc psychique, le plus grand allié des prédateurs
Pourquoi tu ne t’es pas défendu ? Rien dit ? Rien fait ? As-tu vu ?
C’est simple mon cerveau a préféré dire qu’il n’a rien vu, rien entendu
Comment est-ce que ça se passe ? Je vais essayer de témoigner via mes expériences et douleurs

Oui j’ai bien vu, bien entendu mais ce qui se passe c’est dans le corps que cela doit être vu et décortiqué
Arrive donc un stimulus extérieur particulièrement surprenant
Un changement brusque de comportement, des mots et gestes violents, quelque chose de vraiment déstabilisant
L’information est alors comme toutes les autres absorbée mais c’est dans ce qu’on en fait que c’est bien plus compliqué

Car une information classique, on la reçoit et on y répond selon nos possibilités, ce n’est en général pas compliqué
Mais dans l’information surprenante et violente diminuent grandement nos capacités à pouvoir les gérer
Là où les autres sont naturellement absorbées et traitées celle-ci reste bloquée dans notre psyché
Aucune réponse possible n’arrive à être trouvée, cherchent, cherchent mes neurones mais rien n’y fait

L’information grandit et grandit, et commence à surcharger ma psyché,
Mais aucune réponse n’est trouvée
A noter que d’anciens traumatismes contribuent à ce que des routes neuronales soient complètement bloquées, réduisant alors le champ des possibilités
Cette information gigantesque ne pouvant être géré, le mécanisme de survie est enclenché et elle se fait évacuer.

Si bien que je peux avoir entendu de l’autre quelque chose de très choquant et violent
Y réfléchir quelques secondes à quel serait mon juste répondant
Ne rien trouver et à de plus en plus douter que l’information ait réellement existé
Jusqu’à complètement l’oublier tant qu’un sentiment de sécurité n’est pas retrouvé

Donc oui je l’ai entendu, oui je l’ai vu, mais j’étais tellement démuni face à l’intensité que je n’y avais plus accès
L’information elle-même censé m’indiquer le danger étant pour moi-même à ce moment un bien plus grand danger
Ce qui me permet sur le moment d’encaisser les coups sans que mon cerveau se mette à exploser
Mais qui aussi me contraint à ne pas pouvoir me défendre et que le supplice puisse continuer

Une sorte d’amnésie temporaire face à la violence des informations qu’on a essayé d’intégrer
Car certes le mal qu’on nous fait nous met en danger
Mais il ne faut pas négliger le besoin vital d’un psychisme stabilisé
A tel point que les signaux réels de danger peuvent être ignorés.

Amnésie et tétanie face aux dangers, 15/05/23