Liquides caresses
Mon corps se déchire, il s’ouvre et saigne
Il aimerait tant que la douceur l’étreigne
S’il te plait, s’il te plait
S’il te plait viens-moi en aide
C’est une sécheresse si grande
Que le corps se craquèle et s’ouvre
Et il n’y a que le sang coulant de ses plaies
Qui arrivent à humidifier sa peau
L’extérieur est tellement mort
Que doit rompre la peau
Pour que l’intérieur nourrisse l’extérieur
Créer une douleur pour apaiser une plus grande douleur
Qu’est-ce que sont les larmes
Sinon des caresses humides sur nos joues ?
Et nos joues, ne sont-elles pas les toiles de notre visage ?
L’expression dessinée en couleur de notre état intérieur ?
On a beau vouloir résister
Le corps a besoin de caresses
Et s’il ne les reçoit pas
Il ouvrira lui-même son corps pour les recevoir
Voulons-nous vraiment nous infliger ces meurtrissures ?
On a le choix : obtenir des caresses dans la douceur ou la douleur
La question de caresse ou pas caresses ne se pose pas, c’est une évidence
Mais souhaitons-nous y contribuer ou être en résistance ?
Liquides caresses, 13/03/22
Réconciliation au corps
Mon corps on t’a fait tellement de mal que je n’ose pas te toucher ici
J’ai peur que tu me rappelles souvenirs et sensations que j’ai subies
Je suis désolé de t’inclure dans le camp des bourreaux
Mais comprends-moi, c’est par toi que vient le beau mais aussi tous les maux
Tu as été malgré toi un outil de torture
Comprends que je veuille te fuir à toute allure
Mais comprends aussi que ce n’est pas parce que j’ai la pulsion de le faire
Que c’est ce dont je souhaite au profond de moi faire
Tes souvenirs me font peur, je sais que tu n’y es pour rien
Mais j’ai l’appréhension d’y mettre mes mains
Comme si je ne voyais de toi que des tiges de fer articulées
Ne gardant en existence que ton utile motricité
Si je ne vois que ça c’est pour me protéger
Une barre de fer c’est dur, froid et ne gèle pas
Tu te rends compte en quoi j’ai dû te transformer ?
En un Terminator décharné qui ne sent pas.
Ah quelle tristesse mon corps de voir ce constat
J’aimerais me reconnecter à toi
Mais j’ai encore peur et suis maladroit
Il y a des brisures à réparer, des fissures à prendre dans les bras.
Une par une on y arrivera
Le chemin d’avant n’était pas par choix
Mais celui-là est un chemin de roi
C’est reconstruire ce qui a été fait gravats
Pierre par pierre reconstruire le temple du corps
Cela implique de sentir et voir chaque pierre dans mon corps
Celles d’une blancheur et douceur raffinée
Mais aussi celles tâchées et abîmées
Et toutes, peu importe ce qu’elles ont vécues, les accueillir
Célébrer et honorer leurs souvenirs de plaisir
Ou les câliner pour ce qu’elles ont d’horribles à nous dire
Joies et peines marquent la nouvelle relation au corps en devenir.
Réconciliation au corps, 13/03/22
Aux caresses sensuelles enterrées
A ces femmes que j’ai rencontrées
Où il a été déclaré qu’il ne s’était rien passé
Car il n’y avait pas eu de baiser ou de corps pénétré
Mais dont les caresses méritent d’être honorées
Qu’il est terrible de ne considérer existante une relation
Uniquement s’il y eut pénétration
Comme si sexualité et intimité ne pouvait être que nulle ou totale
Des valeurs binaires à inscrire dans un viril étal.
Que c’est triste de réduire un moment à il ne s’est rien passé
Car « le biscuit n’a pas été trempé », car « on ne l’a pas sauté »
Les caresses n’ont-elles pas à regagner de leur valeur sacrée ?
C’est horrible de négliger ces douceurs de volupté
Tout ça car elles ne peuvent pas rentrer dans des cases à cocher
Ou que ça ne devrait pas être l’objectif désiré
Mais qu’est-ce qu’une relation intime sans caresse ?
C’est une relation sexuelle non intime.
C’est vraiment dommage de vivre la douceur
Mais d’après par les questions et le vocabulaire
Anéantir et réduire ces heurs
A de simples réussis ou ratés préliminaires
Vive les caresses et leur volupté !
Ne négligeons pas la sensualité
Pour raison qu’elle ne débouche sur totale sexualité.
Aux caresses sensuelles enterrées, 13/03/22
Peur du corps
J’aimerais te toucher
Mais je crains de te frapper
Car je sais que c’est ce que tu as déjà ressenti
Et je ne veux pas risquer d’être moi-même ce parti
J’aimerais te toucher
Mais je crains de ne pas ressentir de plaisir
Et ça serait une des sensations les pires
Te toucher comme un inerte objet
J’aimerais pouvoir
Mais par mes craintes je suis bloqué
Je n’ai vraiment pas envie d’en rajouter
Lorsque c’est sec, on ne veut pas empêcher de pleuvoir
Et si tu avais besoin d’être guidé ?
Avec confiance tu te…
Ouais je sais, des fois c’était ouf, des fois c’était à pleurer
A moitié envie de me risquer.
Mais à ne rien faire c’est le corps qui va me piquer
Mais l’état dans lequel je suis le manque de qualité pourrait m’achever
On a qu’à prendre notre temps et nos précautions
Et à nous prendre le maximum d’attention
Ça me parait bien comme plan
Petit à petit on va de l’avant
On prend soin de nous
On s’aime dans le calme et les remous.
Peur du corps, 14/03/22
Non-possession de son corps
« Ça c’est pas quelque chose que je fais. »
« Ça, ce n’est pas moi. »
Vérités admises sur mon corps et mes choix
Prises comme d’indéniables faits
Mais derrière ces affirmations de soi et de sa volonté
Se cache souvent derrière cela m’a été interdit
Par la famille, la société ou les amis
Et avec le temps transformé en ‘’c’est ma vérité !’’
Il est sûr plus facile de vivre (ou plutôt ne pas vivre)
En disant que « c’est moi qui l’ai choisi ainsi »
Plutôt que « on me l’a interdit »
Et je continue de dire oui car ma soumission a été gommée de mon livre
Il est plus facile de ne plus voir et sentir ses chaines
Que de voir notre impuissance et peine
Quand on est impuissant, on ne peut s’en vouloir de devenir aveugle
Mais le rester quand notre puissance revient…
Est-ce que la plupart des hommes n’aiment s’habiller réellement qu’en noir, gris ou bleu ?
Est-ce que les femmes aiment réellement se raser tout le blason avant le premier acte sexuel avec un nouveau copain ?
Est-ce qu’on ferait tout une histoire autour du toucher rectal de 50 ans si la plupart des hommes n’avaient pas arrêté d’explorer cette zone depuis qu’on leur ai interdit enfant ou que ça les rendrai homo ?
Pourquoi refuserais-t-on de toucher soi-même seul son corps lorsque l’on est en couple ?
Pourquoi tant de femmes refusent de toucher leur sexe ?
Si l’on en revient à l’enfant, tout est sensualité, plaisir et découverte
Si cela s’est arrêté, c’est qu’il y a eu interdiction de continuer
Bien sûr on peut ne pas aimer quelque chose et ne pas le désirer
Si je n’aime pas, je n’ai pas besoin de tous les jours essayer et me forcer
Mais souvent l’interdiction a été si forte et menaçante qu’on ne se souvient plus qu’on nous l’a formatée
Seul reste la pensée « ça, je ne le fais pas, ce désir ce n’est pas moi ».
Un bon moyen de vérifier par quoi sont motivées nos actions ou non-actions est de regarder ce que l’on dit à propos de ça.
Si les phrases sont liées à des faits sur nous sur ce que l’on peut ou non désirer, il y a des chances pour que cela nous soit étranger.
Car est-ce un désir ou non-désir s’il n’est pas ressenti dans l’instant ?
Les désirs évoluent, viennent et repartent, nagent dans le temps
Et si on a des fois des désirs mais que l’on ne vienne jamais à les réaliser
Est-ce que parce que d’autres besoins sont en jeu tel que l’intégrité
Ou parce qu’il y a des interdits enfouis à respecter ?
Non-possession de son corps, 14/03/22
Message du corps
Mon corps est en train de mourir à l’aide
Il a beau être fonctionnel et un peu séché
Mon intérieur ne le voit qu’en décrépitude
Une gangrène s’est installée et c’est mon devoir de la soigner
C’est pas très beau mais j’ai l’avantage de ne pas avoir à la couper
Ce genre de maladie je peux m’en occuper
Pour peu que je ne tarde pas trop à l’écouter
Car sinon ça risque de beaucoup me coûter
Mais touche-la donc ta maladie
Ce n’est pas la bannir qui la fera guérir
Meh elle ne pourrait pas toute seule partir ?
Si elle part seule, elle ne le fera pas sans sévir
Mais ça me rend fou, j’essaie et elle persiste
Mais que te faut-il donc, pourquoi autant tu insistes ?
Tout le temps que tu passes à refuser
Tu pourrais le passer à la soigner
Si elle persiste c’est qu’elle a d’énormes besoins
Pourquoi vouloir être à l’encontre de la réalité ?
Dirais-tu à un grand malade « c’est bon je t’ai aidé une fois lâche-moi la main ! » ?
La maladie reste le temps qu’elle a besoin pour être soignée
Ce n’est pas parce que tu prends soin et que la maladie persiste que tu perds ton temps,
Elle sait très bien que si elle s’éclipse tu arrêteras de prendre les devants
La maladie est une motivation à agir
A continuer de faire ce qui va te nourrir
Jusqu’à que finalement tu sois capable de le faire sans son aide pressurisée.
Message du corps , 14/03/22
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