Filtrage de compliments
Par mes mots et actions je fais du bien
Et alors on me remercie avec le cœur à pleine main
Et voilà que j’explique pourquoi on me remercie
Que c’est logique d’avoir pour moi ce ressenti.
Pourquoi donc je fais ça ?
On me met l’attention sur moi
Et direct je vais parler de toi
Ai-je un problème avec ça ?
Ouh c’est bien verrouillé
Je doute même s’il existe une porte rouillée
Je la touche et voit qu’elle est rouillée par les larmes abandonnées
Ça y est j’ai trouvé le vécu lié.
Quand on m’insultait, me détruisait
Il fallait que je trouve une raison comme quoi ce n’était pas moi
C’était un besoin vital de rationnaliser
Que ce qu’on me donnait je devais trouver une logique qui l’annulait.
Même si cette logique trouve une poussière qui avec contredit
Voir imagine des scénarios qui n’existent trop dans la vie
Je dois prouver que par A+B que ce qui m’est dit est invérifié
Sinon c’est sûr j’en mourrais.
Rationaliser, expliquer ce qu’on dit sur moi
Tout est logique rien ne doit atteindre mon moi
Tout est logique ! Si ce n’était pas logique ça voudrait dire quoi ?
Que mes parents sont fous ou que c’est moi.
Si c’est eux j’aurai trop envie de les dégommer
Si c’est moi plus la peine d’exister
Tout ce qu’on me dit doit être expliqué !
Ainsi je filtre et n’en reçois qu’une pincée
Je retire de la valeur à ce qui m’est dit
Je l’explique et le décris
Ainsi il devient appauvri
Et je continue ma vie.
Oui ça me parait une très bonne technique de survie
Mais là on honore carrément ta vie
Ça serait dommage d’appauvrir cette nourriture
C’est gratuit et un fruit bien mûr
Mais si ce n’était pas vrai ?
Comme les insultes qui pleuvaient ?
C’était gratuit mais bien dur
J’ai peur de manger des ordures
Tu sais des fois je n’arrivais pas à les filtrer
Et par la force j’en mangeais
Ben y’a des trucs en moi qui mourraient ou qui partaient
Trop j’aurai pu y passer.
Oui, je comprends à quel point de ne pas s’être suturé la bouche
Peut être dangereux dans un milieu où l’on veut te faire manger des couches
Mais tu n’y es plus tu sais, on en est sorti
Toute cette violence répétée à outrance c’est fini.
Ah oui ? Bon d’accord c’est vrai
J’étais encore resté tétanisé
J’avais dû inventer un moyen de filtrer
Et c’est vrai que là il n’est plus trop adapté
Et puis le changer veut pas dire que je vais tout accepter
Je suis encore capable de trier le bon et le mauvais
Juste que je n’ai plus besoin de ce filtre d’expliquer
Car je suis à même de discerner la vérité et conserver mon intégrité.
Filtrage de compliments, 07/04/22
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Compliments écourtés
Mon beau travail réalisé
La personne est ravie et enjouée
Et voilà qu’elle m’honore et me remercie
Ah oui mais l’heure tourne la facturation n’est pas finie.
Hop hop on écourte ça
Que tu me paies pour que j’écoute ça
Ça n’est pas tolérable pour moi
Ça serait presque abuser de toi
Non mais attends, tu passes des heures à travailler
Et pour quelques minutes tu vas l’écourter ?
Et puis ça se trouve elle contente d’ainsi te remercier
Qu’est-ce que t’en que ces quelques euros de plus elle n’aurait pas plaisir à les payer ?
Ou sinon tu arrêtes l’horloge du payer
Oh non ça pourrait dériver et ça serait moi l’abusé
Je ne voudrais pas que les compliments me mettent en danger
C’est relou les compliments, car je souffre si je me mets à les écourter
Et si je me mets à les écouter, j’ai des peurs qui se réveillent
Donc ce n’est pas les compliments le problème
Mais bien les peurs que tu traines
« Ce qu’on m’a refusé pourquoi c’est maintenant que ça se réveille ?
J’ai dû apprendre à vivre sans
Et maintenant faudrait que je m’ouvre dedans ?
Mais moi je me suis mis à les mépriser les compliments
Faudrait que je défasse ce mur géant ?
Nan mais t’es au courant de ma souffrance ?
J’ai banni les remarques, insultes ou compliments
C’est toujours pour me manipuler à outrance
Je n’ai pas confiance, je crois que c’est nuisible et dément »
Ca, c’est la manière dont faisait tes parents
Mais là, ce sont des cœurs aimants
« Mais c’est hyper douloureux !
Ca vient réveiller ce que je n’ai pas eu d’eux !
Vu que je n’en ai pas eu
J’ai décrété que ça n’existait pas
Qu’on ne pouvait pas éprouver moi un amour nu
Un compliment, une satisfaction, un hommage issu d’un de mes pas
Et voilà qu’on m’en fait et me remplit
Mais cela remplit un vide béant
Je ressens alors un trou énorme d’aimant
Si on n’ajoute rien, on ne sent pas le vide qui régit
Elle vient de la ma peur et souffrance
Merci pour vos compliments
Mais en même temps le manque d’avant douloureusement je le ressens
J’avais bien bouché vu que les vannes m’envoyaient
Là, ça dégrippe les vannes
Donc les peur me réclament
Elles ont en souvenir de l’acide
La douleur était associée au mouvement d’un fluide
Et on prend conscience de la cuve abandonnée
Et ça fait mal de la voir si délaissée
Des années où le minimum était ingéré
Trop dangereux que du mauvais puisse y entrer.
Mais je suis conscient que mes filtres sont bien plus puissants
Que le tri est efficace entre le bon et le méchant
Et que là je me coupe d’une nourriture que je n’ai jamais eue
Et que désespérément j’avais attendu.
Donc oui je suis prêt à m’ouvrir aux compliments
Et je reste conscient
Que quand la nourriture est ingérée
Cela peut me rappeler à quel point j’étais affamé
Que peut se produire un mélange de plaisir et douleur
Mais plus je m’ouvre et reçois et plus le vide diminue en moi
Et en vérité qu’est-ce que c’est jouissant et satisfaisant
Que l’on reconnaisse l’efficacité de mon travail d’aidant. »
Compliments écourtés, 08/04/22
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