Posted on

by

in

Amour vs Sécurité

Une bataille fait rage en nous pour qui aura le droit de nous occuper.
Est-ce l’amour, la confiance, la joie et la réjouissance ou la méfiance, la crainte, l’appréhension et la détestation ?
Il m’est impossible d’être dans l’amour et paniqué en même temps. Très difficilement inquiet et dans l’amour. La peur et l’amour seraient-ils opposés ?
Ils découlent surtout de manières différentes de vivre la réalité.
Je ne peux pas être dans la méfiance et aimer à la fois. Il n’y a pas d’amour sans confiance. Une méfiance permanente fait barrage à l’amour et la réjouissance.
L’un peut alors facilement être l’ennemi de l’autre.
Mais l’amour ne fait pas de plans, ne réfléchit pas plus que nécessaire en l’instant, ne vit ni dans la peur d’un futur jugé mauvais, ni dans la crainte d’un passé mauvais qui pourrait se répéter.

Au contraire, la méfiance est territoriale, conservatrice et des ennemis elles en voient facilement car c’est sa nature, sa fonction.
L’amour fait partie de ses ennemis car aimer c’est s’ouvrir et toute ouverture est perçue par la méfiance comme un danger.
Se déroule alors une guerre en nous sur qui aura le pouvoir sur notre être et nos pensées.
La méfiance ne veut pas de l’amour car cela lui enlève de son pouvoir et apporte des fragilités.
L’amour, quant à lui, n’apparaît qu’une fois le chemin calme et dégagé où sinon à travers une tempête violente où la méfiance s’est faite tellement secouée qu’elle a besoin de temps avant de se reconsolider.

La méfiance protège mais n’a pas la capacité de rendre heureux.
Je peux développer de nombreuses stratégies afin d’éviter d’être blessé ce n’est pas pour autant que je serai heureux.
Une absence de blessure n’a pas le pouvoir de nous rendre heureux. Elle peut nous rendre soulagé mais toujours temporairement jusqu’à qu’une autre menace vienne occuper le champ de nos pensées.
Mais celui qui est constamment assailli peut difficilement être heureux. Des souffrances viendront constamment le réclamer et ne le laisseront pas tranquille.

A quoi sert la méfiance ?
A établir un champ de sécurité suffisant afin de pouvoir être heureux, que l’amour en nous puisse s’épanouir. Elle n’est pas mauvaise en soi, elle nous conserve bien des fois.

Cependant, nous avons tous été plus ou moins traumatisé notamment dans notre enfance, engravant sévèrement notre méfiance envers les autres et la Vie en général.
Si bien que nous oscillons constamment entre des méfiances maladives et agitées ou désactivées et abusées.
Alors qu’elle était censée nous prodiguer la paix, c’est le désordre et l’insécurité permanente qui règne.
Si mes remparts sont fonctionnels c’est l’intérieur du camp qui vire à l’agitation, la folie, la paranoïa et enfin la haine de tout ce qui existe et qui pourrait être une menace.
S’ils ne le sont pas, le camp est déserté, et c’est le regard détourné et impuissant que les richesses sont offertes à n’importe qui et n’importe comment.
Et des fois, le simple fait d’être témoin d’une ouverture à laquelle on s’est refusé déclenche une volonté de la détruire. C’est le camp tellement agité et renfermé sur lui-même qui part alors en croisade. Après tout si l’ennemi que l’on craint ne vient pas c’est qu’il prépare peut-être quelque chose et qu’il s’agit donc d’attaquer.

L’ego se méfie de l’amour, même celui qu’on pourrait se donner envers soi car il abaisse la garde, nous rend authentique et vulnérable.
C’est perçu pour lui comme un danger à éviter, aveugle que c’est en réalité la nourriture essentielle et nécessaire à maintenir notre vitalité.
La forteresse qui refuse toute entrée et ravitaillement par crainte d’un cheval de Troie finit par se vaincre elle-même avec sa propre méfiance.
Ainsi il en est de l’empathie, les mots doux la compassion, l’amour et la bienveillance, qui sont tant de ressources essentielles afin de se maintenir dans la vie.
Détestation car si ça n’arrive pas je m’enerve

Je ne peux pas recevoir de choses qui sont sous le contrôle de mon égo.
Les recevoir serait alors une nuisance pour moi-même et mon développement.
L’ego ne désire pas que les choses soient faciles. Car si elles étaient faciles nous n’aurions pas besoin de lui.
Il se force alors à les rendre compliqué, à nous couper de la réjouissance et créer des problèmes à l’infini.

Il faut reconnaître que nous ne savons pas distinguer ce qui est une parole de l’ego et ce qui est une parole de la vie à travers moi.
C’est la première étape vers la désidentification à l’ego.
L’ego veut conquérir et ne jamais être conquit. Tout ce qui se rapporte à une idée de conquête est issu de l’ego. “Je veux, je suis, je prends, je défends.”
La vie ne conquiert pas, elle se promène, partage, est disponible.
“Il se passe ceci, le partage se réalise, il y a communion.”
L’attention n’est pas mise sur l’individu mais sur l’existence de relation.
Ce n’est pas [JE] + [action] Mais [relation]
Là véritable relation est celle où ce qui est créé est le centre d’attention et non le vouloir et les intérêts de chacun.

L’ego dit nous protéger de la violence, pourtant c’est lui le premier qui écrase tous les cadeaux que l’on peut recevoir.
L’ego ne veut aucun cadeau. Il ne veut que des victoires.
Les cadeaux il les piétine et crache dessus.
Car les cadeaux, par leur nature gratuite menace son système d’obtention basé sur l’effort, la ruse et la conquête de pouvoir.
Il déteste les cadeaux. D’ailleurs il n’en veut aucun et n’en voit aucun. Le plus beau cadeau, le plus magnifique miracle sera accueilli entre mépris, ignorance, dédain, haine viscérale et détestation.

Tout cadeau est vécu comme une menace, une anomalie dans le système qui doit être en conséquence rejeté et si possible éliminé le plus rapidement.
L’ego ne peut se réjouir de cadeaux ou de miracles.
Car cela voudrait dire qu’il n’y a pas que par le calcul, la ruse et l’effort que l’on peut recevoir. Que l’ego n’est alors pas indispensable à toutes choses dans la vie.
Qu’il existe donc des formes de pouvoir extérieures à lui-même, fonctionnant différemment que lui et qu’il n’est pas capable d’appréhender.

C’est alors reconnaître que non seulement il y a forme de pouvoir qui lui fait concurrence. Et qui en plus fonctionne tellement différemment que face à elle il en est complètement démuni.
Que tous ses calculs, ses méfiance, ses ruses, ces réflexions ne servent à rien et patinent dans le vide.
Qu’il existe alors une forme d’intelligence à laquelle son intelligence ne peut rivaliser que dans l’illusion.
Sa seule manière de rivaliser est alors de nier son existence et de faire le maximum pour couper toutes les perceptions qui pourraient la sentir.
Son adversaire est jugé inexpugnable, alors il s’arrange pour que son existence reste un secret pour toujours.

Le peuple rendra hommage au roi moyen tant qu’il reste dans l’ignorance de l’existence d’un prince superbe qui pourrait le remplacer.
A ne pouvoir imaginer un remplaçant, on s’accoutume et on s’accroche à ce qu’on considère être notre seul salut.
L’exercice consiste alors à croire en l’existence d’un potentiel remplaçant plus prospère quand bien même le roi en place nous menace et décrédibilise son existence.
Et d’essayer malgré les attaques, les déformations de l’histoire à maintenir réel les souvenirs miraculeux de ce prince entraperçu déjà quelques fois.
Toute l’énergie du roi en pouvoir est axée sur rendre impossible de sentir ou d’imaginer la présence du prince car il sait qu’il ne peut rivaliser et qu’il en a peur.
Et s’il a peur c’est qu’il n’est pas si tout-puissant qu’il essaie de nous le faire croire.
C’est dans sa recherche violente à le cacher que se réveille sa faille : il a peur.

Il n’est donc pas tout-puissant, il est donc faillible et ne mérite donc pas notre confiance totale en lui.
A moins que nous nous considérions dénué de tout pouvoir et que ce n’est qu’à travers lui que nous pouvons vivre du pouvoir.
Mais le serviteur sait toujours se servir de ses mains même quand il a fini son service pour le roi. Ses compétences à son service ne sont pas celles du roi.
Donc nous avons du pouvoir en dehors de notre allégeance au roi et il ne mérite pas notre confiance aveugle.
Il reste alors à chercher vers où cette confiance pourrait être dirigé afin qu’elle serve une cause plus proche de la vérité.
Il y a une passation du pouvoir à réaliser. Mais le pouvoir en place veut croire qu’elle peut être annulée et fera tout pour la retarder.
Il nous fera encore plus peur mais cela ne fait que confirmer sa propre peur et ne doit pas nous impressionner.
Dans sa ruse il peut essayer de nous faire croire que tout est résolu et qu’il ne s’exprime plus mais sentant la situation défavorable il s’est juste caché, se fait silencieux et attend de meilleures conjectures pour ressurgir.
Toute abdication apparente et silencieuse est fausse. On le sent par un calme surgissant nous paraissant bien trop facile suite à sa violence si forte d’il y a quelque instants.
Pour que cela soit vrai il doit y avoir renoncement de : Sa présumé toute PUISSANCE
Le vieux monde se meurt.
Tu as la possibilité de souffrir avec la déconstruction de l’ancien ou de participer au nouveau.
Si tu dis vouloir mourir avec l’ancien c’est que tu ne recherches pas ta propre conservation et que tu déroges et trahis la raison de ton existence.
Je ne peux pas laisser l’ego intouché dans son pouvoir et honorer les cadeaux que je reçois de mes amis, de la vie, je dois faire un choix. Je ne peux choisir les deux.
Le choix effectué apparaît la sensation vertigineuse de la descente de l’ego, comme être dans un ascenseur en chute libre. S’accrocher à notre confiance en la vie.
Une fois la chute amorcée, le seul contrôle que j’ai est celui de renforcer mon lien avec la vie.

Vient alors après la sensation d’être un insecte écrasé, rien, insignifiant.
C’est le signe que vous êtes tombé (que l’ego est tombé) et que vous êtes donc au bon endroit. Restez-y le temps nécessaire. Toute renaissance commence par un effondrement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *