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Des montagnes contre un enfant

Enfant espérant être aimé
Déploie tout son corps pour rendre satisfait
Il faut que je sois un bon marcheur ?
Vous verrez je serai le premier en haut de la montagne même pas peur !

Il faut que je mange peu et moins ?
Vous verrez ma rage je l’enfouirai de mes deux mains
Je sais très bien que mes colères ne changent rien
Sinon que j’attende encore plus ou que je m’épuise je comprends bien

Il faut que je sois heureux des vacances de crève la faim ?
Mais oui qu’on s’éclate bien, j’ai trop peur qu’on me laisse sans personne ni rien
Oh oui que ça muscle bien, que je me sens fort d’être sur ce chemin
Regardez comme nous pourrions passer un bonne pause convivial sur ce terrain

Non ? Pas grave je vais chercher le prochain afin qu’enfin soit sorti le pain
Plus vite j’avance plus vite je les convaincs moins j’aurai faim
Radical moyen d’embrigader un enfant : envoyez-le en montagne isolée et sans accès à manger
Il vous mangera dans la main et incarnera tout ce que vous lui ordonnez

J’ai perdu qui j’étais au profit de ce que je devais être pour me conserver
Si le petit soldat s’arrête qu’est-ce qui pourrait me faire avancer ?
Ma volonté propre a été brisée à partir du moment où j’ai dû renoncer à tout ce que je désirais et ressentais pour les suivre
Quel moyen de résistance a donc un enfant perdu dans des sentiers escarpés et affamé qui a peur de ne pas survivre ?

Dans sa chambre il peut bouder, mais au milieu des montagnes, quel choix a t il donc sinon que de se plier ?
Et s’il veut faire demi tour on lui fera toujours croire qu’on a fait plus de la moitié
Quand on ne peut plus marcher, vient un moment où on peut d’un coup beaucoup marcher
C’est le mode de survie qui s’est activé et pendant des kilomètres on peut avancer sans souffrir et supplier

Pour un enfant c’est un mode magique car d’un coup l’enfer n’est plus, seul résonnent les pas
Je ne suis plus que des jambes qui inlassablement gravissent et descendent
Shooté d’hormones d’anesthésie je suis pleinement là et je ne me sens absolument pas
Et j’ai l’impression d’être infatigable et que rien ne peut m’arrêter

Bah c’est sur ça que la majorité de ma vie s’est réglée
KO allongé ou inépuisable sans s’arrêter
Mais là ce rythme s’est fracturé le petit enfant n’en peut plus d’être ainsi traîné
Il veut que ça s’arrête, il est malade des efforts et veut juste se reposer
Il espère ainsi que le petit qui a été abandonné pourra être retrouvé.

Des montagnes contre un enfant,18/12/24

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