Ah un compliment ! Je te remercie
Je comprends mais je ne l’entends
Persiste une surface le bloquant
Est-il vraiment sincère mon merci ?
Je ne suis pas très ouvert aux compliments
Ou juste à un soupçon de ce que j’entends
« Bah ouais on n’en a pas besoin
Ils ont cru que c’était nécessaire pour moi qu’on me caresse la main ?
Nan mais pour qui ils se prennent
Ils ont cru que je ne pourrai pas vivre sans leurs étrennes ?
Rien à foutre, c’est un truc instable sur lequel on ne peut pas compter
Comment l’intégrer quand sa fréquence ne peut être domptée ?
Si je les accepte, ça va me faire du bien
Et quand il n’y en aura plus, je ne serai plus rien
Non, je ne préfère pas trop y toucher
Ça dépend trop de ces étrangers
Et je dois savoir moi-même me débrouiller
Donc les possibilités de dépendance sont rejetées
D’autant plus si elles sont instables
J’aurai l’air bien avec un pied plus haut de ma table ! »
Mais… « Non c’est bon tu vois bien toutes les raisons que j’ai
Je ne vois pas pourquoi tu voudrais négocier
Jusque-là ça a très bien fonctionné
Je suis là pour assurer ta stabilité
On accepte les petits trucs, on ne dépasse pas un seuil d’ouverture
Ça risquerait de trop piquer si cela tourne en mésaventure
Peu ouvert aux compliments implique peu ouvert aux désagréments
Et je m’en suis déjà pris un paquet bien suffisant ! »
Mais est-ce que cette fermeture fonctionne encore vraiment contre les désagréments ?
Je n’ai pas l’impression que cela empêche qu’on me rentre dedans
Car j’ai bien des ressentis liés à ces actions
Et j’agis pour rétablissement et résolution
Est-ce que cela ne serait pas uniquement actif pour les compliments ?
« Oh ça m’emmerde de devoir doser ouverture et fermeture
J’ai peu confiance envers les gens me contant belle aventure ! »
Ah oui je te comprends
C’est vrai que nombreux compliments ne sont que tentatives de manipulation
Mais reconnaît quand même que chacun n’habite pas dans la même maison
On en revient à « Suis-je prêt à toucher dix portes de merde pour en trouver une d’or ? »
Ou à « Est-ce que parce qu’ont été pourries quelques maisons je décide de vivre dehors ? »
« Oui je te comprends, mais c’est bizarre
C’est comme si dans ma mémoire compliment était associé à souffrance
Et c’est sûr ce n’est pas le fruit du hasard…
AHHHHH, les seuls compliments que je recevais c’était pour me manipuler !
‘’ Toi qui cours vite, va me chercher ça là-bas ! Mais va crever ! ’’
J’ai décidé de me fermer quand j’ai remarqué qu’ils étaient utilisés pour me faire agir
En refusant d’être une marionnette, j’ai aussi refusé tout compliment qu’on pouvait me dire
C’était une souffrance tellement grande de me voir ainsi manipulé
Que par quelques mots, on me déclenchait un enthousiasme
Mon propre enthousiasme exploité pour servir ces miasmes
Non ce n’est pas tolérable, je préfère renoncer à être enjoué. »
C’est ça qu’il fallait retrouver, le moment où j’ai décidé de m’en couper
Qu’après je parlais de fermeture alors qu’en fait il s’agissait de coupure.
Dans cette situation d’enfant tu as fait ce que tu pouvais
Entre deux malheurs tu as choisi la moins grande torture
Tu as fait ce que tu as pu pour te protéger avec les moyens que tu avais
Et pour ça, franchement tu peux te remercier
Maintenant qu’on a bien grandi
On aimerait bien se réconcilier avec cette part de vie
Je rétablis en moi le lien avec les compliments
J’accepte le plaisir et l’enthousiasme qu’ils peuvent me donner
Tout en gardant une certaine vigilance à où ils souhaitent m’emmener
Je me réconcilie et accueille cette forme que peut prendre l’aimant.
Ouverture aux compliments, 22/03/22
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