Des besoins ? Des envies ?
Nan mais tu t’es pris pour qui ?
T’as cru que t’étais chez toi ?
T’as cru que c’était toi qui faisais la loi ?
Dégage avec tes demandes
Si tu continues je te réprimande
Je te ferais payer de m’avoir dérangé
Insiste et tu vas sérieusement le regretter
Mais tu peux t’en passer de tes besoins
Regarde si tu n’y va pas, encore tu survivras
Donc ce n’était pas nécessaire que tu batailles
Puisque demain tu feras encore partie de ma marmaille
Tu passes une mauvaise nuit ?
Et alors ? Est-ce que vraiment ça te nuit ?
Si t’es encore vivant pour m’exprimer tes besoins
C’est qu’au fond tu n’en as pas vraiment besoin
Insensibilité et cartésien en font de la cruauté
Mieux vaut taire ses besoins auprès de la totale royauté
Au risque que de vouloir améliorer son quotidien
Finisse par se faire couper les deux mains.
Exprimer une demande pour ses besoins appelle donc la terreur
Mais il y a des besoins trop grands pour être réprimés
Et alors par eux on est poussé à se risquer
Car ne pas demander ça serait soi-même se couper
Mais bon, on sait que soi-même on se met volontairement en danger
Et que c’est dur d’être entre deux destructions tenaillées
On aimerait que cette horrible situation n’ait pas lieu d’exister
Je le vis comme une torture d’avoir des besoins devant s’exprimer
Je ne vois pas que la réponse est dégénérée
Je vois surtout mes besoins qui risquent d’encore plus me fragiliser
Mes besoins qui par nature poussent
Et qui dans la mort me poussent
J’associe l’éveil de mes besoins comme quelque chose d’envers moi malsain
Ah encore ce truc-là auquel je n’échappe pas et qui va finir par me démolir
Mais ce ne sont pas tes besoins et demandes les coupables
Mais c’est toujours la même conclusion systématique
Je dois l’exprimer car sinon moi-même je me trahis
Mais à l’exprimer presque toujours je suis démoli
L’éveil de la vie est transformé en pilori
Mais au naturel, un éveil cherche à ce que tu sois nourri
Tu vois bien qu’avoir des besoins et les exprimer c’est sain ?
Oui je suis d’accord. Donc ça a été remodelé par quelqu’un.
En fait c’est la vie voulant fleurir au-dessus de la survie qui a été puni
Où à chaque fois désirer plus que la survie méritait d’être démoli
Et alors besoins et désirs amenaient une certaine tétanie
Oh non ça monte et je risque d’être mis sur le tapis
Cache-toi mon besoin ! Cache-toi !
Sauve-toi de moi ! Sauve-toi !
Tu n’es pas en sécurité avec moi
Et puis je ne peux presque rien faire pour toi
Pour quelles raisons souhaiterais-tu être en moi ?
Tu te manifestes alors qu’à tout les coups on va se faire dérouiller, pourquoi ?
Car la survie ne me suffit pas. J’aspire à bien plus que ça.
Et c’est dans la nature de chercher à évoluer
Si je venais à arrêter d’exister
Il y aurait en toi un truc fondamental qui ne serait plus là
Si je suis vivant c’est pour vivre la vie
Et s’il existe une chance sur 100 qu’à mes besoins on me dise oui
Et bien je persévèrerai quand bien même coulent des larmes et du sang
Car vivre un instant véritable de vie vaut tous les tourments
Oh c’est terrible j’ai cru que tu me voulais du mal alors que tu me voulais la vie
Je me sentais par toi maudit alors qu’en fait j’étais béni
Tu es le désir irrésistible de vie que j’ai perçu comme le bélier fonçant tête baissée à l’abattoir
Alors qu’en fait tu espérais au moins quelque fois tomber sur un abreuvoir
Oh que je suis désolé de m’être autant fourvoyé
Mais c’est vrai que c’était plus souvent des couteaux que de l’eau qu’on recevait
Mais bon le désir d’eau était tellement insatiable que cela valait la peine d’essayer
Même si c’était généralement de lourdes défaites qu’on essuyait
Tu as ta place dans ma vie. Tu l’as toujours eue
Quand j’ai voulu partir c’est qu’ils avaient réussi qu’à un moment je ne te sente plus
Et malgré les pires horreurs toujours, toujours tu revenais
Avec moins d’intensité ou un visage déformé, mais toujours tu renaissais et me revenais
Je me réconcilie avec toi aujourd’hui
Je sais que tu désires le meilleur pour ma vie
Que ta présence n’a plus lieu d’être la terreur pour ma vie
Je t’accueille, t’invite et t’apprécie
Car tu m’es précieux, le plus beau cadeau que m’ait confié la vie.
Terreur de son désir de vie, 07/08/22
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