Opposé dans l’argent

Pas avoir d’argent c’est plutôt bien
On a moins de choix quand on a moins les moyens
Et puis ça m’empêchera de tout garder pour moi
Impossible d’être avare quand on a déjà très peu pour soi

Si je n’ai rien à partager on ne pourra rien me reprocher
Tout le mal qui avec l’argent a été fait ne sera pas refait
Je fais vœu de pauvreté ainsi ces problèmes ne pourront continuer
Et puis je n’ai pas besoin de grand-chose, je sais très bien m’adapter

Et puis à quoi bon travailler ? Travailler pour gagner c’est joli
Mais si tu travailles toute ta vie pourquoi économises-tu mon petit ?
Si tu n’as plus de temps, à quoi cela peut-il servir d’avoir de l’argent ?
Si tu n’as pas de plaisir, à quoi cela peut-il servir de bâtir un empire tout puissant ?

Et puis en fait me saoule aussi les gens, le monde, tout ce qui m’attend
Je perds le sens, qu’est-ce qui est derrière ou devant ?
Qu’est-ce que je fais ? Plus rien ne m’anime, j’attends
Il y a bien des besoins primaires de temps en temps mais est-ce suffisant ?

Là où il y avait volonté de contrôle totale de la vie
J’entre dans un laisser-aller total de la vie
Vivez sans moi, moi je n’ai ni besoin de votre avis ni de la vie
A vouloir refuser de la contrôler, je refuse également de m’y intégrer

Je rejette le contrôle et la vie, pensant ainsi agir à contre-courant de ce que j’ai subis
Mais que ce soit dans un contrôle total ou un laisser-aller total il y a le même rejet de la vie
Dans l’un on la considère tellement insuffisante qu’il faut tout contrôler
Dans l’autre on la considère tellement fade qu’il faut tout abandonner

Je suis désolé mais à bien y regarder tu ne fais que reproduire ce qui a été fait
Tu as beau avoir changé la recette le résultat est le même tout compte fait
C’est sûr la plupart des ingrédients te semblent opposé
Mais derrière se cache le même rejet de la vie et ce qu’elle a à te proposer

Oui c’est vrai je refais à l’identique ce qu’on m’a fait
Mais par l’amertume que j’ai eue je le fais à l’opposé
Bon, ça serait peut-être bien de ne plus se laisser déterminer par ce qu’on a subi
Et qu’il y a sûrement de très jolies bonnes choses à goûter de la vie

Mais pour ça il faut rester dedans mon ami
Ni l’encager ni l’ignorer mais bien avec danser
C’est, il me semble la meilleure manière de pouvoir la rencontrer
Et profiter des pas qu’elle t’invite à réaliser pour découvrir toujours plus ton potentiel de vie.

Opposé dans l’argent, 06/11/22

                                                       

Héritage d’amour et d’argent

Rencontre avec le grand-père

On ne va quand même pas dépenser de l’argent pour une femme
Bah pourquoi pas, d’autant plus si je l’aime ?
Non non ce n’est pas nécessaire elle peut très bien s’en passer
Si je ne le fais pas, tout continuera à quand même bien aller

On dirait plus que tu parles d’un prisonnier que d’un être aimé
De toute façon il n’y a pas à se préoccuper
Elle sait bien que ses besoins ne sont pas des priorités
Voudrais-tu cesser avec ces futilités ?

Mais à quoi cela sert-il de vivre avec quelqu’un de malheureux et négligé ?
Oh il suffit j’ai déjà suffisamment avec mes affaires à m’occuper !
On ne va quand même pas dépenser pour une bonne femme !
Les loisirs et confort c’est pour les hommes !

De toute façon c’est nous qui contrôlons l’argent
C’est bien connu que rendent faibles les sentiments !
La sensibilité ça fait dépenser du fric
Et moi je veux avoir la plus belle pile de briques

S’il faut enterrer le sensible dans les fondations je le ferai
Aucun sacrifice ne doit être renoncé
Amour malheureux m’en fous, femme malheureuse m’en fous, des hommes m’entourant je veux être le moins mou !
M’importe véritablement d’avoir une bonne place dans ce groupe d’hommes fous

Pour être respecté, qu’on ne puisse pas me critiquer
L’amour et la sensibilité en dessous de ce que les autres pourraient penser
En fait je renonce à ma propre identité pour être intégré
M’étant plus important mon clan que ma femme et comment elle est

J’ai beau me la péter je ne suis au final qu’un autre jouet
Un jouet ayant le pouvoir de diriger d’autres jouets
Mais restant le jouet de mes parents ou de la société
Dès que je me considère en compétition concernant mes choix de vie je m’alienne de mon identité

Se dégonfle le mec fier et propriétaire de richesses
Et le petit garçon n’ayant jamais pu dire un mot sort de sa niche et détache sa laisse
Ah oui j’aurai pu exister si seulement on m’en avait donné l’opportunité
Ah oui j’aurai bien aimé faire plaisir à ce que j’aimais même par un petit bouquet

Je n’ai juste jamais vraiment eu l’opportunité, trop fortes étaient les pressions extérieures
Que ce soit à la maison ou à la récré fallait être fort et s’imposer
Après tout on vit pour gagner et tuer
Donc il est interdit de s’attacher à un animal ou à un cœur

Faire naître, élever, tuer, gagner, rien entre ou à côté
C’est la vie à laquelle on m’a formaté
Que la vie est une survie constante à laquelle il ne faut rien laisser et tout garder par sécurité
Mais c’est vrai que vu l’argent que j’amassais j’aurais pu me douter que quelque chose clochait

Mais bon j’étais dans la machine depuis bien trop longtemps pour m’en séparer
J’espère que tu ne seras ni trop pauvre pour que ta vie soit menacée
Ni trop avare pour oublier qu’il y a d’autres priorités
Le mal que j’ai fait est fait mais tu n’es pas contraint à dans un sens ou dans l’autre à le répéter

Et puis même tu pourras peut être par quelques endroits réparer
Tu es un bon petit fils tu sais
Il y a au moins une richesse que tu travailles
Et contre laquelle j’avais continué à dresser une lourde muraille

Ça serait bien quand même que celles que j’ai hyper exploité tu puisses aussi en profiter
Je n’ai pas trop envie que tu souffres de la pauvreté
Avoir froid et faim n’est pas non plus agréable
Malgré ce que j’ai pu faire d’une richesse j’espère qu’un mélange des deux richesses sera pour toi un jour gérable.

Héritage d’amour et d’argent, 07/11/22

                                                       

Totalitarisme des richesses physiques

Tu ne seras pas pauvre mon fils
Non non tu représentes la famille et ses valeurs
Je ne te laisserai dégager cette puanteur
Tu ne seras pas pauvre mon fils

Je ferai ce qu’il faut pour que tu réussisses
Par réussite j’entends gagner abondamment et régulièrement de l’argent
Travail, études de la pensée, se rapprocher d’une élite ayant de quoi bien vivre sans manquer d’argent
Et pour cela je n’ai vraiment pas peur de te laisser au bord du précipice

J’ai dit que tu ne seras pas pauvre, je n’ai pas dit que tu seras vivant
Entre la pauvreté et la mort le second n’est pas si dérangeant
Car être pauvre c’est tôt ou tard en mourir donc le même résultat
Je n’ai vraiment pas peur de te menacer de mort pour que tu tiennes la richesse dans tes bras

Tu y arriveras ou périras, tu ne seras pas pauvre mon fils
Je comprends les réalités passées où la nourriture et l’argent était une totale priorité
Car sinon la vie était constamment menacée
Mais honnêtement ce n’est plus la réalité dans laquelle tu n’as pas peur que je périsse

Ton plus gros problème est que tu n’associes richesse qu’avec de l’argent
Alors qu’il existe des richesses en dehors de ce qui est monnayant
Bah ouais j’en gagne moins mais tu es d’une extrême pauvreté sans en être conscient
On a beau parler, une guerre sanglante fait rage entre les richesses intérieures et extérieures

Chacune cherche à assassiner l’autre, comme si elles étaient incompatibles
Que l’existence de l’une menace celle de l’autre
Qu’il doit y avoir forcément assassinat pour que l’une règne en roi
Que la mort de l’une est nécessaire à la vie de l’autre

J’assiste à une guerre des richesses alors qu’elles pourraient l’une et l’autre se renforcer
Ah ouais et comment ? Elles vont quand même dans des directions opposées !
C’est bien connu que la sensibilité nuit aux commerces et coup-fourrés
Que les préoccupations extérieures nuisent à aimer ou avec soi-même dialoguer

Oui c’est ce qui est la plupart du temps fait et refait
Mais s’il était possible de les faire coexister ?
D’avoir de l’argent sans négliger toute sensibilité
D’avoir une richesse intérieure sans vœu de pauvreté ?

C’est sûr qu’il y a très peu de modèle mais on devrait bien pouvoir y arriver
Tu te disais aventurier, ceci me parait être un très beau voyage à essayer
Etre riche à la fois à l’intérieur et à l’extérieur et laisser ces deux richesses se rencontrer
Sans qu’aucune n’écrase l’autre pour exister et on découvrira peut-être une bienfaisance dont chacun pourrait profiter et se renforcer

Car aimer c’est bien, mais pas sûr que le froid et la mauvaise santé puisse le renforcer
Et au contraire, cela risque plus de l’empêcher
C’est une guerre qui me semble millénaire mais pas pour autant nécessaire
Entre les raffineurs d’argent et les puiseurs d’eau fraîche même au cœur de l’hiver

Ils étaient censés collaborer mais ils ne font que sur l’un et l’autre se tirer
Où a donc été perdu ce lien entre ces deux réalités ?
On a bien retrouvé des arts préhistoriques ne servant pas la physique réalité
Quand est-ce que ce combat a commencé ?

Quand les ressources ont commencés à manquer ? Quand les guerres trop fortement menaçaient ?
Quand les capacités à préméditer ont un peu trop pris de place sur la réalité ?
La prétention humaine de décider comment tout devrait se manifester ?
Le péché originel d’affirmer que la vie c’est lui qui la créer et qu’il peut tout lui imposer

Que les divinités ne sont plus que des apparences pour justifier tout ce qu’il souhaite imposer
Qu’il est le seul maître à bord et que rien ne saurait véritablement le surpasser
Que tout lui appartient et qu’il ne s’agit que d’un règne du plus fort entre humains
La nature n’étant qu’une servante au même statut que femmes et enfants

L’homme auto-affirmé Dieu car il a compris des mécanismes de ce grand jeu
L’orgueil d’un joueur comprenant quelques règles et se prenant immédiatement pour le créateur du jeu
Incapable de produire ou maintenir des écosystèmes régulés mais qui n’a aucun problème pour affirmer qu’il sait tout contrôler
Qui par une mince compréhension du système auquel il est intégré affirme qu’il n’y a plus rien qu’il ne puisse maitriser

Que la réalité invisible a été d’un coup balayé puisque des choses physiques ont pu être expliquées
Que le sacré ne méritait plus d’exister puisque certaines choses on savait désormais les décrypter
Que compréhension et sacralisation n’avait aucune raison de coexister
La compréhension de la vie écrasant le sens de la vie en lui disant «je n’ai plus besoin de toi merci »

Où une fois les mécaniques comprises, le sacré on le méprise en ne le voyant que comme un ersatz primaire de la pensée
Que le sacré existait uniquement car on ne savait pas comment avant l’expliquer
Que le sens de la vie était nécessaire uniquement car on ne comprenait pas comment on était en vie
On se retrouve donc avec une humanité hyper capable d’amasser, de produire et d’expliquer

Mais qui est complètement perdue sur les raisons de pourquoi elle le fait
Elle explique, explique, découvre, découvre mais sans but et sans autre raison de continuer ce qu’elle a commencé
Importe plus le faire que les raisons de le faire. Il faut être activé, activé à produire, activé à expliquer qu’on est les maîtres surpuissants de ce qu’on fait.
Pour quelles raisons ? Ca plus personne ne le sait, mais on est tout puissant dans ce qu’on fait !

La quête de puissance ayant remplacé la quête du sens
On a une humanité puissante mais s’éparpillant dans tous les sens
Qui détruit pour du pouvoir même si à la fin il n’y a plus de vie
Une machine lancée à fond qui a oublié pourquoi elle a été démarrée ici

La technique ayant pris le dessus sur le magnifique et le terrible
Les surprises de la vie ne devant plus exister tout devant être contrôlé
Une vie sécurisée et contrôlée mais atrophiée
Qui est tellement encadrée qu’elle ne sait même plus pourquoi exister

Qui existe pour cadrer et toujours plus cadrer en ayant oublié les raisons pour lesquelles elle le fait
Le cadre qui aurait pu permettre une croissance du sens est devenu une excroissance
Elle a tellement grossie que le système entier elle le dépérit
Ce qui était censé être là pour aider le sens ne fait que le tuer

Le sens de la vie a été abandonné pour le profit du cadre que l’on préfère engrosser
Rajoutons toujours plus de structure afin de ne pas sentir qu’on ne sait où aller avec notre voiture
De l’argent, du pouvoir, un mariage, des enfants, voilà à quoi se résume la vie de l’humanité
S’enfermer dans une structure permet d’éviter de sentir le vide béant de notre aventure

Aucune raison de paniquer, j’ai bien fait ce que m’a suggéré l’humanité
Bon si mes rêves, ma destinée, ma sensibilité je les ai enterré pas de quoi s’affoler
La structure me dit que j’ai quand même tout bien fait
Et vraiment pas grave si par ma présence des centaines d’humains j’ai écrasé

Chacun est dans une compétition constante de pouvoir avec l’autre
« Il faut que je dépasse mon voisin ! Il faut que je dépasse mon voisin ! »
Et assez rapidement vient de sa vie la fin
Et qu’il ait réussi ou non on se demande à quoi cela aura servi son propre destin

On persévère dans un combat de pantins au lieu de regarder ce que nous demande demain
On amplifie notre orgueil de tout maitriser alors qu’il est d’une évidence qu’on ne pourrait recréer les conditions dans lesquelles on est né
On érige des structures mort vivantes au lieu de s’apercevoir que la plupart de notre vie n’est pas vivante
On continue d’affirmer connaitre la vie alors qu’on ne s’est même pas intéressé au propre sens de sa vie

Voilà les raisons de cette guerre millénaire
La part censé aider l’autre à être préservée ayant décrété qu’elle pouvait seule exister
Que puisqu’elle générait les moyens de contrôle et de subsistance l’autre ne méritait qu’être esclave ou éliminée
L’intelligence débridée ayant décrété que tous ce qui ne génère pas des profits ne méritaient que le statut de sous-matière.

Totalitarisme des richesses physiques, 06 & 07/11/22

                                                       

Guerre causale des réalités

Je déteste la physique réalité
On parlait du monde qui détruisait l’intérieure réalité
Et bien moi c’est le monde extérieur que j’ai en abject sincérité
Objets de merde, corps de merde, je veux de tout me libérer

Ça pue, ça marche pas, ça fait mal, on ne contrôle pas
Vraiment si ça pouvait disparaître ça serait pas si mal tu crois pas ?
Et mon corps qui me fait de plus en plus mal tu vois bien que ça ne marche pas
A critiquer une guerre j’en deviens son naturel adversaire de combat

A déclarer mauvais l’accumulation de biens je me retrouve avec plus rien
A déclarer mauvais le travail je me retrouve sur la paille
A déclarer mauvaise la réalité physique mon corps tombe à pic
A vouloir dénoncer je me retrouve dans une simple guerre des opposés

Pourtant éclairer les abus qui sont faits est nécessaire pour s’en libérer
Que me manque-t-il pour pouvoir sortir de ce théâtre du massacre des opposés?
Reconnaître les avantages indéniables qu’il y a à être du côté critiqué
Ainsi se désamorce toute possible diabolisation du côté opposé,

Toute rancœur à être du côté opposé sans bénéficier des avantages de l’autre côté
Et s’il y en a certains auquel on tient vraiment
Pouvoir dire qu’à être à un extrême ou un autre est tout aussi dérangeant
Et alors faire le choix conscient d’où sur cette échelle on souhaite se positionner.

Guerre causale des réalités, 07/11/22