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Appauvri, asséché, développer

Non ils ne t’aimeront pas.
Quoi ?! Comment ça ?!
Non ça ne peut pas
Les années ont passées et continuent de passer et tu n’en reçois toujours pas

Que tu sois bébé, enfant, adolescent ou adulte ça n’a pas changé
Prendre soin de toi ils ne peuvent pas ce n’est pas à leur portée
Mais si j’attends encore quelques années ?
Peut-être qu’un jour ça pourra se réveiller ?

Combien en as-tu déjà attendu et combien d’autres attendre souhaites-tu ?
Attendras-tu jusqu’à ta mort ou leur mort qu’ils te le donnent ?
Tu vois bien qu’un c’est un refrain sinistre qui sonne
Ils l’ont au début fait sonner mais même adulte tu continues de le répéter

Pourquoi attends-tu encore qu’ils puissent changer ?
J’ai beaucoup changé, peut-être que eux ça viendra à un moment donné ?
Et alors ? Resteras-tu dans la pauvreté jusqu’à qu’il daigne peut-être se réveiller ?
Car tant que tu attends tu ne peux pas ailleurs te diriger

Tu restes planté là devant un tuyau que tu as toujours connu tari
En espérant qu’un jour il devienne source et que tu puisses vivre ta vie
Peut-être qu’en effet un jour il s’écoulera
Mais en attendant à rester ainsi tu te dessècheras

Mais couper un tuyau qui pourrait un jour me donner me paraît malvenu
Tu confonds entre arrêter d’attendre et d’espérer et complètement te fermer
Ce n’est pas parce que tu arrêtes d’attendre la bouche ouverte à ce tuyau desséché qu’il faut complètement le défoncer
Il s’agit d’arrêter de s’épuiser et d’attendre là où il n’y a rien à te donner

Si jamais un jour elle se met à couler et bien tu pourras si tu le souhaites t’y abreuver
Mais vu que jusqu’à présent elle n’a rien presque rien donné
Il serait très sage d’ailleurs se diriger
En effet tu pourrais avoir l’impression qu’attendre là ne te coûterait

Mais ta bouche grande ouverte sur ce tuyau desséché fait qu’elle est fermée à toute autre source qu’on pourrait te proposer
Ainsi ce que tu croyais être une sage attente n’est qu’une lente langue desséchante
La question est donc “souhaites-tu encore ici rester et voir ta langue se dessécher ?”
Ou aimerais-tu ailleurs explorer pour voir s’il n’y a pas d’autres sources qui réellement alimentent ?

Voir si tu ne rencontres rien qui ne te va non plus,
Peut-être c’est te rendre compte que cette source tu dois la créer de tes propres mains nues
Que ce qu’on n’a pas pu te donner tu dois toi-même pour toi le créer
Et c’est d’autant plus effroyablement dur que l’on est asséché

Mais force est de constater que c’est la seule solution tangible à portée
C’est donc à la fois renoncer à l’espoir que ces personnes me le donneraient et en plus se rendre compte qu’on va devoir en nous fortement puiser
Quel double travail il nous est à nous demandé
C’est sur on n’a pas la joie d’avoir un pipeline qui nous est tendu ou un viaduc sur quoi se reposer

Mais cette réalité a également l’avantage d’apprendre à creuser et à manœuvrer
D’être le propre bâtisseur principal de la source de notre vie
De devoir soi-même creuser son puits et développer ses outils
Tout cela avec des moyens qui peuvent paraître réduits

Mais ce sont dans les plus grandes adversités que les plus beaux caractères sont révélés
Que si on m’avait donné un mince filet d’eau je m’en serais peut-être accoutumé
Que je n’aurais peut-être jamais creusé pour découvrir les fontaines de mon être
Qu’avoir été asséché est également une invitation à découvrir moi-même le plus pur de mon être.

Appauvri, asséché, développer ,22/09/22

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