Posted on

by

in

Communication à l’autre réprimée

Non je ne veux pas voir de monde
Cela ne sert à rien
On est bien mieux isolé de tout le monde
M’en fous de tous tant qu’on a du pain

Non d’eux je n’attends vraiment rien
Me parlez pas vous ne valez rien
De ce que vous pouvez m’apporter il n’y a absolument rien
Cassez-vous je m’en lave les mains

Vous n’êtes pas moi comment pourriez-vous me faire du bien ?
Je ne veux rien de vous, seul je suis bien
De toute façon je n’ai presque plus de besoin
Je ne vois pas pourquoi je vous tendrai la main

Et puis si je ne vous vois pas vous n’existez pas
C’est sûrement bien mieux comme ça
Oui voilà personne n’existe et puis voilà
Je mets un voile entre moi et vos têtes de malfrats

Mais le voile, c’est bien toi qui l’a mis ?
Ben c’est mon rideau, il est à moi
D’accord mais ce n’est pas parce que c’est le tiens que c’est toi qui l’a déposé sur la paroi
On peut très bien te l’avoir posé et que tu en sois devenu ami

Ben il était déjà là, avec le temps il s’est épaissi
Je suis parti du principe que oui
Ah, parce que tu as de nombreux souvenirs où tu cries pour ne pas voir tes amis ?
Ben ceux où on m’obligeait et qui me faisaient du mal oui

Oui mais c’est ça ce n’était pas tes amis
Juste des personnes où le lien était forcé et non choisi
Je parle de ceux où tu souhaitais passer du temps avec eux
Ceux avec qui tu avais de la joie et te sentais heureux

Non, ça y’a pas. Je ne veux pas voir ça.
Si je n’y vais pas c’est que je ne les aime pas, il n’y a rien dans mon cœur.
C’est moi qui choisis d’être seul et puis voilà.
Non. Y’a pas de possible malheur juste des emmerdeurs.

Euh mais y’a bien des gens que tu aimais quand tu les voyais ?
Je sais pas, ça devait être exceptionnel ou un truc comme ça
Le droit de les voir oui ça c’était exceptionnel
Mais penses-tu que ton désir de les voir était si fractionnel ?

Quelqu’un que tu aimes, ressens-tu un profond désintérêt à le rencontrer ?
Oulah tu souhaites t’orienter vers des sphères bien trop douloureuses
Là où tu veux m’emmener est un monde dénué de gaieté
J’ai décrété que si je ne voyais pas il n’y avait pas de désir d’histoire heureuse.

Oui mais j’aurai besoin qu’on y retourne
Car je m’isole un peu trop du monde qui tourne
Je me renferme à un peu trop vers moi me retourner
Et il y a des choses dont j’ai besoin que d’autres pourraient me donner

Oh c’est bon tu pourrais t’en passer
On a toujours su se débrouiller
Improvises, néglige ou dénie
Tu verras continueras ta vie

Non ! J’en ai besoin pour vivre ma vie
Je veux changer de mode de vie
J’ai besoin de partenariats pour enrichir ma vie
Donc accompagne-moi à cet endroit je t’en prie

On a les moyens et les ressources maintenant
Mais manque le désir qui est resté dans l’avant
Allez s’il te plaît allons vers cet horripilant
Après ça, ce qu’on a dû renier on pourra le rendre vivant.

Ok je veux bien y aller, alors, par où commencer ?
Tu ne feras pas ce qui est dégradé !
Tues de ta pensée toute personne débridée
Elimines de ta vue tous ceux ne remplissant pas nos cases à cocher

Réprimes tout désir non autorisé
Une personne mal élevée mérite que le lien soit éliminé
Tes relations doivent demander aucun effort de notre côté
Détruis de ta vie ceux diminuant ta sécurité

Rien ne doit bouger, rien ne doit déborder
Sinon à l’intérieur de toi écrase-la avec tes pieds
Il y a des règles à respecter
Celui qui ne les respecte pas ne mérite aucun respect

Tues-les en toi ! Tues-les!
Ne vois-tu pas le mal qu’ils te feraient ?
Détruis tout désir de te lier
Cela ne ferait que te dégrader

Mais vas-tu supprimer tes envies de communiquer ?
Fais-le sinon c’est toi qui finiras par crever
Tu ne peux pas vivre avec ce désir enflammé réprimé
Si tu veux survivre tu dois le tuer !

Voilà. C’est bien. Regarde c’est bien plus calme.
Voilà. Là tu es et resteras bien éduqué.
En a pris un sacré coup ta capacité à communiquer
Mais au moins cette incapacité te protège de ces gens et de leurs lames

Bon. Plus tu grandis plus ça se réveille
La répression menace carrément l’explosion
Alors on autorise quelques expressions
Mais on espère quand même que ça retournera vite fait au sommeil.

Voilà c’est de là où je viens
En effet tu avais raison
Les rideaux et les fenêtres emmurées étaient déjà dans la maison
Je m’y suis habitué mais ce n’était pas mon premier dessein

Ce que je te disais était bien plus supportable que ce que je viens de livrer
Mais maintenant je sais que ce je disais sur moi n’est pas vrai
C’était un mensonge protégeant de la folie mes songes
Petit, on absorbe malgré nous comme une éponge

Je remercie mon mensonge de m’avoir permis de m’adapter
De transformer la situation en une tolérable réalité
Maintenant je vais pouvoir bien plus échanger
Je vais pouvoir encore plus retrouver mon plaisir d’aller vers l’autre et communiquer.

Communication à l’autre réprimée, 31/05/22

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *