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Voix de femmes (patriarcat) – première partie

                                                       

Sexe maudit

Que c’est douloureux d’avoir son sexe maudit
Une partie de notre corps dépérit
Elle meure en nous, elle s’asphyxie
Et comme elle est rejetée elle n’est pas guérie

On a alors un truc qui pend et qui fait souffrir
Mais qui en même temps ne peut totalement mourir
Un fardeau de douleur à porter
Un poids auquel on essaie de résister

Cette chose nous est de plus en plus étrangère
Quel est cet étranger qui s’est installé ?
Pourquoi il y a des choses auxquelles je n’ai pas accès ?
Ah oui, car j’ai le sexe malade entre mes pieds.

Il me manque quelque chose
Normal qu’on me marque d’ecchymoses,
Normal que je puisse moins faire
Mon corps manque de nerfs

Oh mais quelque chose glisse en moi
Comment ça il y a besoin de témoins pour être roi ?
Pourquoi ces deux trucs en bas valent plus que moi ?
J’ai bien deux trucs en haut plus gros que toi

Pourquoi tu es tout focalisé sur le bas ?
Moi aussi j’ai des choses que tu n’as pas
Je ne suis pas moins que toi
Chacun est harmonieux de haut en bas.

Ce n’est pas juste ce que tu as décrété
Comme quoi il ne faudrait regarder qu’en bas
Par ton étroitesse tu m’as dénaturée
A moins que ça soit pour justifier tes coups bas

Ouhh je commence à me méfier de toi
Vas-y dis-moi, exprime-toi
Tu ne t’es pas gêné pendant toutes ces années
Dis-moi pourquoi tu as trompé ?

Tu gardes le silence c’est ça ?
Continue et je vais te les arracher tes témoins roi
On verra ce que tu pourrais dire sur moi
Parle ! Petit malfrat !

Je suis tout diminué
Tout est vrai mais j’ai trop peur de parler
Je sens ta capacité à me briser
Si je parle et que ça te déplait, tu vas me tuer ?

Si ce que tu dis est vrai
Alors je me retiendrais
Je veux savoir pourquoi cette scission
Ce qui a pu amener à cette décision

J’avais peur de te perdre
J’ai cherché un moyen pour que tu puisses moins bouger
Et quoi de mieux que cette enclume à tes pieds ?
C’est égoïste, je sais. J’ai tout dénaturé, je sais.

Le désir était trop pour moi
Il fallait un moyen d’être sûr de te garder
A un oiseau on couvre ses ailes de poix
Mais c’est vrai qu’il a bien moins de joie à chanter

Il en fallait au moins une
Tant qu’elle était à moi
Même si elle ne rit pas
Le soleil a besoin de sa lune

Mais toute une face de toi je l’ai cachée
Je t’ai demandé d’autour de moi tourner
Mon désir de te posséder
Je l’ai instrumentalisé

C’est plus facile de posséder
Quand l’autre se laisse attraper
Mais rien ne vaut le plaisir de chasse
Quand un gibier rencontre notre place.

Et voilà que je te compare à un gibier
J’ai bien trop d’animalité
Tout cela je vais le raisonner
Et essayer de justifier ma carence d’humanité.

Je ne sais pas, je ne peux pas te résister
Au point que je déploierai toute sorte de filet
Même si tu ne peux plus bouger
Même si tu as du mal à respirer

Que veux-tu, oui j’ai la culpabilité
Oui tu m’as fait tout dévoiler
Maintenant je suis à terre
Vis et si tu le souhaites tu peux me recouvrir de terre

Non ce n’est pas ce que je souhaite
A partir du moment où tu reconnais ta faiblesse
Disparait ma malédiction de faiblesse
Je ne suis plus immobilisée des pieds à la tête

Et je vais même vers toi me pencher
Tu as perdu le contrôle de ton désir de posséder
Maintenant que tu es désamorcé
On va voir ce qu’on va pouvoir recréer.

Sexe maudit, 16/04/22

                                                       

Soigner le maudit

Comment on fait pour soigner un sexe maudit ?
Ce sont des douleurs si grandes
Et qui dans le reste du corps s’épandent
Tout d’abord, reconnaitre qu’il fait partie de ma vie

Qu’il ne peut appartenir à personne d’autres qu’à moi
Pourrait-il survivre seul sans moi ?
Ah. D’accord on n’en est pas encore à ce stade-là.
Tout d’abord, reconnaitre que je n’appartiens qu’à moi.

Je peux être mariée, me donner, me prêter
Mais au fond, si je cesse d’exister
Disparait toute la propriété.
Non, ce n’est pas encore ça, je continue de chercher.

Si je meurs, je ne suis plus, ok ?
Mais ça n’a pas de causalité avec propriété.
Ah j’ai trouvé ! Je n’étais pas dans le bon paradigme !
Je ne suis ni un animal, ni un objet, fin de l’énigme !

Je suis un humain tout comme lui
Est-ce qu’il se dit « Ah oui mon sexe je vais devoir le donner à lui. » ?
Ben non, il a une liberté naturelle sur sa vie
Liberté naturelle ? Eh oh ? Ah tu n’as pas compris.

Alors, tu choisis où tu regardes, t’es d’accord ? Oui.
Tu choisis où tu marches, tu es d’accord ? Oui.
Tu choisis ce que tu touches, tu es d’accord ? Oui
Et bien tu choisis où va ton sexe, voilà, c’est fini.

Ah j’ai compris !
J’avais l’impression que c’était une part de lui !
Qu’il l’avait mis chez moi en location
Mais non, c’est bien à moi et pas à lui !

Il n’a pas deux sexes il n’en a qu’un
Il a le sien, j’ai le mien
Ça ce n’est pas à lui
C’est moi qui dirige le pont-levis !

Waow quoi. Il avait réussi à me séparer d’un bout d’intégrité
J’étais convaincue que ce sexe il me le louait
Ça alors ce que les femmes ont dues êtres enfermées
Pour en venir à croire qu’un bout d’eux lui appartenait

Ah bah oui ! S’il est maudit,
C’est que je le rejette de ma vie
Donc il peut librement appartenir à lui
Vu qu’il a perdu de son hôte de vie.

Bon j’ai compris. Je le récupère et l’intègre dans ma vie
Sûrement que d’autres n’ont pas eu le choix physique de vivre cette vie
Physiquement je peux, alors je décide de me libérer et de ne plus maudire
Je suis désolé pour vous, mais le mieux que je puisse faire c’est vivre ma vie et assainir

Je comprends que vous étiez envers moi enragées
Vous qui étiez physiquement enchainées
Moi je ne l’étais que dans mes pensées
Mais maintenant, c’est bon, ensemble on va pouvoir y aller !

Soigner le maudit, 16/04/22

                                                       

Règles

D’accord je ne maudis plus
Mais je suis si faible où est ma force ?
Ai-je même de la force ?
Ne suis-je qu’un être de souffrance, rien de plus ?

Ahh c’est trop ! Je n’ai que de la souffrance en moi
Toutes mes cellules crient et pleurent en moi
Je meurs de moi ou j’accouche de moi ?
Tout le sang qui toujours se répand

Cette odeur de fer toujours m’accompagnant
Comment ça mon processus naturel de féminité
Vous l’avez associé aux lois que je devais respecter
C’en est devenu le même mot mais je vais vous tuer !

Pendant que j’étais occupé à souffrir
Vous en avez profité pour m’abuser
Les règles ! Non mais avec je vous étranglerai !
Salopards je vous exterminerai !

Profiter d’une faiblesse naturelle pour m’enfoncer
C’est horrible, c’est vous les vrais dénaturés
Est-ce que j’appuie sur votre plaie quand vous êtes blessé ?
Est-ce que je définis les règles quand vous êtes alités ?

Vous m’avez trahi. Vous avez trahi la féminité
D’un avantage physiologique pour protéger
Vous avez choisi d’avec m’abuser
Comment avez-vous pu trahir la moitié de la communauté ?

Les protecteurs devenus abuseurs
Et qui n’osent même pas l’avouer
Et vont mettre les règles de leur côté
Pourquoi je n’ai pas décrété ces règles inadaptées ?

Soit je n’ai rien vu soit j’étais menacée
Mais maintenant je suis réveillée et déterminée
Et c’est bien parti pour changer
Vous allez voir que je peux participer, décider et m’affirmer.

Règles, 16/04/22

                                                       

Règles par défaut

« Celles qui ont des règles doivent respecter les règles de ceux qui n’en ont pas. »

J’enrage, brûle en moi le feu de cette injustice
Mais vous vous tuez déjà entre vous
Que va-t-il se passer si je me mets aussi à vous tuer ?
Je ne sais pas s’il restera quelque chose de nous.

Je me sacrifie pour l’espoir que puisse naitre un jour l’humanité
Même si que je sois enterrée est le prix à payer
J’ai un amour que vous semblait avoir oublié
Il faut bien que cesse tout ce meurtrier

Mon cœur trop bon fait que j’ai beaucoup payé de mes ailes
Comme ces Sabines ne voulant ni la mort des pères à eux ni ceux de leurs enfants
Mais qui n’ont pas eu de réel choix à elles
Trop occupées à essayer d’apaiser le dément.

Est-ce que c’était une erreur ?
Je ne sais pas.
Entre deux enfers j’étais tiraillée
Et j’ai essayé de sauver même si je devais m’oublier.

Règles par défaut,16/04/22

                                                       

Dilemme atroce

Ecraser sa féminité ou renoncer à sa maternité
Quel horrible choix auquel sont tant confrontées
Si je garde ma féminité alors je serai privée
Je n’aurai pas assez pour materner

Si je materne j’ai plus de besoins
Et on me les remplira en échange de ma soumission
Soumission où ma féminité sera écartée de mes mains
Je me sacrifie pour accomplir ma mission.

Quelle horrible choix qu’il m’est donné
M’aimer ou aimer ce qui je crée
Les deux ne sont pas possibles
Mon cœur est perdu entre ces deux cibles

Ce choix l’épuise, il n’est pas humain
Pourquoi aimer l’un implique de négliger l’autre ?
Pourquoi cette violence forcée envers l’autre ?
Pourquoi cette guerre entre le genre humain ?

Dis donc, pourquoi celui qui me tend la main
M’oblige à lui vendre ma main ?
La vie qui est créée n’est pas intéressée
Alors pourquoi celui qui l’aide l’est ?

Il n’y en aurait pas un qui aurait démissionné de son rôle à jouer ?
Ou qui en aurait abusé ?
Tu es bien silencieux
Pourquoi m’avoir imposé cet horrible jeu ?

Je ne peux me mettre à ta place
Ce que tu as créé, tu l’as crée
Mais moi, comment savoir si j’y ai participé ?
Mais ce n’est pas grave l’important sont les liens prenant place

Non ! Je ne prendrai pas soin de ce qui n’est pas ma lignée
Soit tu t’engages à être possédée
Soit toi et ce que tu as créé peuvent se débrouiller
Je ne vais pas m’occuper de ce que le voisin pourrait avoir créé.

Mais ne vois-tu pas l’humain, la future communauté ?
Non c’est fini, je ne vois plus
Je vois que ce qui m’est directement relié
Maintenant je suis à moi une petite communauté, c’est un nouveau début.

Mon sang, ma possession, ma propriété
Je vais bien tout délimiter
Il y a des communautés dans la communauté
Alors soit tu entres soit tu sors de mon carré

Mais j’ai des besoins accrus
Seule face à ça je suis nue
Soit tu entres sois tu sors de mon carré
Et tous se sont mis à créer leurs propres carrés.

Je n’ai pas d’autres moyens pour la survie de ce qui j’ai crée
D’accord, j’entre mais c’est contre mon gré
Bienvenue maintenant toi et ce que tu as créé c’est ma lignée possédée
D’accord, tu ne me laisses pas d’autre choix pour aimer.

Dilemme atroce, 16/04/22

                                                       

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